Harari
Éléments de réflexion suite à la lecture des deux premiers ouvrages
Le danger no 1 semble bien être la séparation entre l’intelligence et la conscience. Cette séparation pouvant devenir incontrôlable, elle ouvre la porte à la menace du dataïsme dont les signes avant-coureurs nous viennent des Facebook, Google, Apple et autres compagnies gloutonnes de datas.
Le deuxième humanisme proposé par Luc Ferry dans La révolution de l’amour est un moyen pour nous prémunir contre le dataïsme; si, et seulement si, l’amour humain ne peut être réduit à un algorithme… Nous pouvons envisager ce rempart contre le dataïsme puisque l’amour est un sentiment d’une telle intensité qu’il est promu par certains à hauteur de valeur transcendantale et, pour d’autres, il constitue une formidable forme d’énergie cosmique. Deux possibilités conceptuelles soutenues par Teilhard et à la base de son optimisme.
Aussi, L’auteur lui-même entre-ouvre la porte vers le chemin spirituel comme un moyen potentiel pour préserver l’humanisme. L’amour humain est la source d’énergie nous permettant de faire les premiers pas sur ce chemin.
Que l’on partage ou non ses conclusions, nous trouvons chez Harari un esprit de l’envergure de celui de Teilhard. Jean Onimus, dans la présentation qu’il fait de La place de l’homme dans la nature attire notre attention sur cette citation de Teilhard : « la pensée peut artificiellement perfectionner l’organe même de la pensée » Ainsi, Teilhard avait pressenti ce que nous nommons aujourd’hui l’intelligence artificielle sans évidemment en connaître les bases technologiques. Il faut noter cependant que Teilhard conserve son optimisme puisque de son point de vue il est indiscutable que la conscience domine l’intelligence. Cette joute, que constitue «l’inquiétude de Harari versus l’optimisme de Teilhard» incite, nous les individus, à conserver un rôle critique.