Réflexions suite à la lecture de 21 leçons pour le XXIe siècle
Après le fascisme et le communisme, le libéralisme est-il menacé? Selon Harari, il faut répondre oui à cette question et cultiver notre méfiance face à cette éventualité. À cet égard, faire grandir l’amour du particulier au plus grand c’est-à-dire en commençant par ses proches, sa nation jusqu’à l’humanité tout entière est un moyen sûr de protection. Comme déjà mentionné, cela rejoint la pensée de Teilhard de Chardin. À cet effet, nous reproduisons ici cette citation utilisée dans la présentation de l’œuvre de Teilhard (sous l’onglet « Philosophie ») :
« L’Humanité ; l’Esprit de la terre ; la Synthèse des individus et des peuples ; la Conciliation paradoxale de l’Élément et du Tout, de l’Unité et de la Multitude : pour que ces choses, dites utopiques et pourtant biologiquement nécessaires, prennent corps dans le monde, ne suffit-il pas d’imaginer que notre pouvoir d’aimer se développe jusqu’à embrasser la totalité des hommes et de la terre ? » (Teilhard, Sur l’Amour, Édition du Seuil, page 84 et 85)
Harari reconnaît que les religions sont des résidus de l’histoire. En effet, toutes les valeurs et connaissances, émanant des religions et ayant fait leurs preuves dans les sociétés modernes, ont été laïcisées.
« La morale, l’art, la spiritualité et la créativité sont des facultés humaines universelles inscrites dans notre ADN. » (Harari, précité, page 201) ces facultés sont utilisées par les organisations humaines traditionnelles. En tête de liste, les religions. Celles-ci utilisent ces facultés pour mieux structurer et asseoir leur pouvoir, leur influence.
Je suis d’accord avec l’auteur dans la distinction qu’il fait entre les émotions, l’esprit et la conscience. Les émotions ne sont pas un phénomène mystique, mais un processus biochimique donc sujettes à une modélisation algorithmique. L’esprit une énigme dont nous ne savons pas grand-chose. La conscience demeure à ses yeux le plus grand mystère.
Harari avance que l’esprit n’est pas le cerveau, mais il n’est pas certain. Donc, les recherches, à la fois, sur l’esprit et le cerveau doivent se poursuivent et possiblement se compléter. La conscience un mystère? Peut-être. Ce pourrait être aussi le fruit de la longue expérience accumulée au cours des millénaires par Homo sapiens? Ces doutes sur l’esprit et la conscience laissent donc la place à la spiritualité. Mais qu’est-ce que la spiritualité? Je reprends ici la définition de Comte-Sponville : « Qu’est-ce que la spiritualité? C’est notre rapport fini à l’infini ou à l’immensité, notre expérience temporelle de l’éternité, notre accès relatif à l’absolu. » (Comte-Sponville, L’esprit de l’athéisme, 2006, p. 216) Et j’ajouterais notre rapport avec l’inconnu, avec le mystère.
Mais la recherche de la vérité prend du temps, beaucoup de temps que peu de gens ont à cause des contraintes de la vie de tous les jours. Harari, comme nous tous qui écrivons, souhaite, aider ne serait-ce que quelques individus. L’effort d’écrire, voire même très souvent le plaisir d’écrire, nous permet à nous-mêmes d’y voir un peu plus clair!
Je termine ce « 2e éléments de réflexion » avec la mise en évidence de ce que je pense être le fait historique le plus remarquable et le plus étonnant que Harari nous révèle. À savoir que : « Homo sapiens a surtout conquis cette planète grâce à la faculté humaine unique de créer et de propager des fictions. » (Harari, précité, page 253) cela nous fait mieux comprendre les grandeurs et misères de l’humanité.
(ajouté le 15 décembre 2018)