Compléments à Teilhard
Henri Bergson
Henri Bergson, le philosophe de l’intuition, nous fait prendre conscience que nous avons deux moyens bien distincts de connaître. L’un est externe et quantitatif, et l’autre, est interne et qualitatif. Le premier, principalement démontré par la science, se situe dans l’espace – temps. Les phénomènes observés sont réversibles et/ou reproductibles. Le second se situe au plus profond de l’être, dans un autre temps et les phénomènes ressentis sont instantanés et non réversibles. Pour distinguer cet autre temps du temps de « l’espace – temps », Bergson l’appelle « durée ». Notre corps est l’outil qui nous permet d’interagir avec le monde extérieur alors que l’âme, le moi véritable, se situe dans notre intériorité. C’est dans notre intériorité, dit Bergson, que se situe aussi la liberté. L’âme libre possède une capacité de création infinie, qu’il qualifie « d’élan vital ». La dissociation de l’âme et du corps lui permet d’affirmer l’immortalité de l’âme… Son intuition le conduit donc directement dans l’univers de la spiritualité. Les rapprochements que nous pouvons faire entre lui et Teilhard ne sont pas surprenants puisque Teilhard connaissait l’œuvre de Bergson et avait reconnu son influence. Nous pouvons d’ailleurs apprécier celle-ci en rapprochant les notions d’intériorité et d’extériorité chez Bergson à celles du dedans et du dehors des choses chez Teilhard. De plus, l’âme, comme la conçoit Bergson et l’esprit ou l’hyper-personnel en Oméga, suggéré par Teilhard, ne sont pas des notions incompatibles.
De plus, l’amour, cette forme d’énergie formidable pour Teilhard se trouve aussi dans l’œuvre de Bergson, qui le défini comme une force créatrice.