Influence de l’Orient
La méditation
La méditation est une pratique essentielle pour qui veut essayer d’apprécier la science de l’esprit développée par les moines bouddhistes. Mais qu’est-ce que la méditation; qu’est-ce l’esprit? Voici des définitions proposées par Yongey Mingyour Rinpoché :
« Je vais vous confier un grand secret. Quoi qu’il se passe en vous lorsque vous restez simplement attentif à ce qui survient chaque seconde dans votre esprit, c’est la méditation. Se détendre simplement dans cet état c’est l’expérience de l’esprit naturel. » (Yongey Mingyour Rinpoché, Bonheur de la méditation, page 83)
Mais quels sont les bienfaits que peut nous procurer la pratique de la méditation? Citons à nouveau Yongey Mingyour :
« Bien que nous soyons génétiquement programmés pour le bonheur éphémère, nous sommes aussi dotés du pouvoir de découvrir, à l’intérieur de nous, un sentiment de confiance, de paix et de bien-être plus profond. Les êtres humains semblent être les seuls capables de comprendre qu’il faut mettre ensemble la raison, l’émotion et l’instinct de survie, et, par là, créer un univers (pas seulement pour eux-mêmes et les générations suivantes, mais pour tous ceux qui souffrent et qui ont peur) où tous peuvent coexister dans la paix et le contentement.
« Ce monde existe déjà, en fait, dans les infinies possibilités de notre être, même si, à présent, nous n’en sommes pas conscients. Le but des enseignements bouddhistes est de nous rendre capables de voir que ces possibilités sont présentes ici et maintenant. Pour les reconnaître, il est nécessaire d’apprendre à reposer l’esprit. Ce n’est qu’en reposant votre esprit dans son état de claire conscience naturelle que vous pouvez voir que vous n’êtes pas vos pensées, vos sentiments ni vos perceptions, qui tous ne sont que des fonctions de votre corps. Et tout ce que j’ai appris, aussi bien dans le bouddhisme que dans la science moderne, me montre que les êtres humains ne se réduisent pas non plus à un corps. » (Yongey Mingyour, précité, pages 294 et 295)
Albert Jacquard nous propose cette réflexion qui ajoute à la pertinence de la méditation pour la femme et l’homme d’action :
« Méditer ou agir? doit-on choisir?
Il ne faut certainement pas choisir, mais joindre la méditation à l’action et réciproquement. La méditation nous permet de définir un objectif; l’action nous permet de nous en approcher, ou même parfois de l’atteindre. Selon les circonstances, il peut être nécessaire de privilégier l’une ou l’autre, mais on ne peut se passer durablement d’aucune. Il est fort dangereux de spécialiser les uns dans l’action, les autres dans la méditation, comme si nous étions prédestinés à l’un ou à l’autre. Plus nous sentons le besoin d’agir, plus nous devons nous efforcer à la réflexion. Plus nous sommes tentés par le confort de la méditation, plus nous devons nous lancer dans l’action. » (Jacquard, Petite philosophie…, 1997, page 181)